EDITORIAL : HALTE AUX VIOLENCES FAITES AUX FEMMES AUX SENEGAL
Les violences dont sont victimes les femmes au Sénégal ont selon les derniers chiffres de 2016 (Agence Nationale de la Statistique et du Développement) une courbe exponentielle très inquiétante.
Les chiffres sont glaçants. La parole des femmes se libère. La femme s’affranchit peu à peu…
– 60% des femmes Sénégalaises sont victimes de violence physique conjugale
– 50 % pour la tranche d’âge entre 20 et 40 ans
– 32,7 % pour la tranche d’âge entre 40 et 60 ans
– au-delà de 60 ans, ce sont des violences d’ordre psychologique
Seulement 2 régions (St Louis et Louga) sont en deçà de 50 % de violences subies par les femmes. Les 12 autres régions sont toutes au-delà de 50 %.
Il faut préciser que les chiffres concernant l’excision ne sont pas pris en compte (elle est pourtant interdite par la loi du 29.01.1999 mais encore largement pratiquée).
Le nombre de viols est en constante progression. Il est ahurissant. Selon, les statistiques de l’association des femmes juristes au Sénégal, 3600 cas ont été recensés en 2016, c’est-à-dire 10 viols/jour. La réalité est sans doute pire encore car le silence tait des chiffres bien supérieurs !
Les causes de cette violence exercée sur les femmes Sénégalaises sont multifactorielles.
La société Sénégalaise est une société patriarcale dominée par le poids de la religion musulmane. L’homme détient le pouvoir, l’autorité, et abuse de ses prérogatives. La polygamie ne fait qu’aggraver cette situation. Il s’y ajoute le manque d’éducation, les coutumes, l’ignorance ponctuée par l’analphabétisme pour 51 % de la population.
Mais cette société bouge pour et grâce aux femmes. Les femmes sont soutenues par de nombreuses associations nationales et ONG internationales. L’installation en 2004 de la première maison de justice, maintenant au nombre de 16 est un mode alternatif de règlement de conflit. Elles permettent également l’écoute de ces femmes totalement désemparées psychologiquement.
C’est la révolte de la femme à travers un combat du respect et de sa dignité. Il est largement amorcé. Mais ce combat est loin d’être gagné car une société n’évolue que lentement. Ce proverbe Africain qui doit être présent à chaque instant quoique qu’il advienne : « Si le plan ne fonctionne pas, change de plan, mais pas de but »
Le Président de SANTE SANS PASSEPORT 9.02.2018